Kalverliefde

Pas de lait ni de viande

sans veau

Plus de 300 000 veaux sont élevés et abattus chaque année en Belgique. Si l’on compte autant de veaux dans notre pays, c’est pour une raison simple : comme nous, les vaches sont des mammifères. Pour produire du lait, elles doivent être gestantes.

Les exploitations laitières, soucieuses de maintenir une production de lait continue, font donc inséminer leurs vaches laitières à répétition. Cette pratique entraîne chaque année la naissance de centaines de milliers de veaux dans notre pays. Si la plupart des veaux femelles deviendront à leur tour des vaches laitières, les mâles seront quant à eux engraissés pour produire de la viande. 

Comme le lait produit par les vaches est entièrement destiné à la consommation humaine, les veaux sont brutalement séparés de leur mère quelques heures après la naissance. Cette séparation et la perte du lien affectif peuvent provoquer une douleur émotionnelle intense chez les vaches et leur petit. Il n’est d’ailleurs pas rare d’observer des mères chercher leurs petits en meuglant de détresse pendant plusieurs jours.

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Enfermés
 seuls,
loin de leur mère

Nos images montrent les cases individuelles exiguës dans lesquelles sont placés les veaux fraîchement arrachés à leur mère. Ces cases, lorsqu’elles se trouvent à l’extérieur, peuvent se présenter sous la forme d’igloos en plastique entourées d’une barrière métallique. Cet isolement forcé représente une source de stress pour les veaux, qui sont des animaux joueurs et sociaux. Dans une des exploitations filmées par nos enquêteurs, les veaux étaient maintenus dans de petits boxes dont les cloisons empêchaient tout contact visuel et tactile. De telles conditions de détention sont contraires à la législation, à moins qu’elles ne soient justifiées par des circonstances exceptionnelles (p. ex. présence de maladie).

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Leur calvaire dans les
ateliers d’engraissement

Deux semaines après leur naissance, les veaux sont expédiés dans des ateliers d’engraissement. Transportés alors que leur système immunitaire est encore vulnérable, de nombreux veaux tombent malades. Certains périssent même durant ce premier voyage.

Une fois là-bas, ils sont placés dans des boxes individuels à peine plus grands que leur corps. La législation européenne autorise en effet les éleveurs à enfermer individuellement ces jeunes animaux pendant les huit premières semaines de leur vie.

Nos images montrent justement des boxes individuels à l’intérieur d’un atelier d’engraissement. Ceux-ci n’offrent aux veaux que très peu d’espace pour se mouvoir. Ici aussi, les animaux souffrent de leur isolement, et les quelques interactions qu’ils peuvent avoir avec leurs congénères sont fortement entravées par les barrières et les cloisons. Notre enquête documente des veaux qui lèchent compulsivement les barreaux de leur box, un comportement oral stéréotypique attribuable à leur séparation précoce d’avec leur mère.

Dans cet élevage comme dans la majorité des ateliers d’engraissement, les veaux ne bénéficient d’aucun enrichissement, la paille est absente, et le sol dur sur lequel ils sont contraints d’évoluer est constitué de caillebotis (sol ajouré laissant passer les excréments). Nos images montrent des caillebotis en bois recouverts d’excréments, dont les lattes sont si écartées que les sabots des animaux peuvent s’y coincer. 

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Une alimentation 

déséquilibrée

Étant donné que les consommateurs souhaitent une viande de veau claire (blanche ou rosée), l’alimentation des veaux (principalement un lait en poudre de substitution) contient très peu de fer pour éviter un rougissement de leur chair. 

Du fait de leur alimentation déséquilibrée et de leur système immunitaire affaibli, nombre de veaux souffrent de diarrhées fréquentes. Notre enquête met en lumière des cloisons et des barres recouvertes de diarrhée, ainsi que des veaux dont la croupe est largement souillée.

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Entassés dans
des logements collectifs

Après une période de confinement individuel pouvant durer jusqu’à huit semaines, les veaux sont transférés dans des enclos collectifs, conformément à la législation européenne. Mais leurs conditions de vie ne s’améliorent guère puisque quatre à cinq veaux sont regroupés dans des logements de quelques m²  chacun, sans aucun accès à l’extérieurLes enrichissements et la paille sont absents dans les ateliers d’engraissement que nous avons filmés, comme c’est le cas dans la grande majorité des exploitations. Les veaux sont le plus souvent maintenus sur un sol dur en caillebotis, ce qui peut occasionner des blessures au niveau des pattes et des problèmes de locomotion tels que des boiteries.

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Tués 

jeunes

Environ 12 % des veaux meurent avant même d’atteindre l’âge d’abattage, un chiffre dépassant le taux de mortalité moyen tous animaux d’élevage confondus (3 à 5 %). Au regard du jeune âge des veaux, cette forte mortalité ne peut être attribuée qu’à leurs mauvaises conditions de détention et de transport.

Les veaux qui survivent à ces conditions sont quant à eux abattus avant l’âge de huit mois (les plus jeunes étant abattus dès l’âge de six mois) afin que leur viande reçoive l’appellation « veau de boucherie », alors que ces animaux ont une espérance de vie d’une vingtaine d’années

Si certains sont élevés et tués en Belgique même, d’autres sont transportés dans des bétaillères surpeuplées vers l’étranger pour y être engraissés et abattus. Les plus malchanceux sont expédiés vers des destinations lointaines, au-delà du territoire européen, dans des conditions souvent extrêmement dures.

Des
alternatives existent!

Si GAIA diffuse cette enquête, c’est aussi pour inviter les consommateurs à se détourner de la viande de veau et des produits laitiers, et à privilégier les alternatives végétales.

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